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journal permanent | 28 octobre 2013

lundi 28 octobre 2013, par sebmenard

Chez Mahigan Lepage — le tip du voyage au bon moment (tout à fait d’accord) (mais j’ai tout de même personnellement aussi large fascination pour le plein hiver) :

J’essaie toujours de voyager, autant que possible, pendant les saisons charnières (ces périodes que les anglophones appellent organiquement shoulder seasons). En basse saison, on se prend des averses ou des chaleurs insupportables ; en haute saison, les villes sont submergées de touristes. L’entre-deux, c’est le moment que je préfère.

Mais c’est surtout que le projet de Mahigan Lepage c’est quelque chose :

Voyager est épuisant. Écrire est fatiguant. Je me suis donné pour défi d’écrire en voyageant, et ce n’est pas de tout repos. Ceci n’est pas une plainte, mais la mise en réflexion de mon travail in progress. La contrainte que je me suis donnée, d’écrire à tous les jours du voyage, rend l’écriture et le corps interdépendants. Si je n’arrive pas à écrire, alors je suis pris d’une angoisse qui me rend parfois littéralement malade. Et, inversement, si je suis malade ou épuisé, écrire devient très difficile.

Réflexion sur l’écriture en voyage :

Et puis, même sans maladie, il y a l’épuisement. On n’est pas aussi frais après 10 ou 15 jours de voyage. Pas aussi frais non plus, après trois voyages de ce genre. La vieille notion critique de "souffle" ne vaut que pour les écritures sédentaires et patientes, pas pour l’écriture performance. Comment se pourrait-il que je ne sois pas essoufflé, après tous ces jours de voyage, et comment mon écriture ne s’en ressentirait-elle pas ?

Et le mot rigueur :

Chaque jour, j’explore, et je tente aussi des sorties en dehors des lieux attendus. Mais si je ne faisais que voyager, je pourrais avaler beaucoup du pays. Je ne peux pas décider, demain matin, de quitter Kolkata pour aller, je ne sais pas, à Darjeeling par exemple : mon projet réclame que je reste en mégapole. Je ne peux pas m’éparpiller dans le tout, même si, les jours d’angoisse et de fatigue, j’en aurais cruellement envie. Je dois me restreindre, m’en tenir à la continuité du travail, m’y atteler comme les tireurs de tana rickshaw s’attèlent à leur cabriolet.

(ce qui me questionne très haut là tout de suite maintenant : de quoi Mahigan vit-il ?)


Sur La Revue des Ressources il y a ce reportage sur l’agriculture urbaine — malgré quelques points de désaccord tout de même ceci à retenir :
- des formes d’organisation
- des formes de partage
- des inventions
- de la simplicité