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la route | 36
samedi 5 octobre 2013, par
Et puis ils regardent lentement nostalgiques sans doute un morceau de bitume et des flottes :
il n’y a rien pour arrêter leur machine à faire des rêves et c’est tant mieux
un jour qu’il pleuvait ils ouvrent la fenêtre et ils regardent les flottes tomber
ils disent qu’ils aiment l’odeur des flottes et chaque pluie c’est un souvenir qui s’ouvre à nouveau
ils disent qu’ils aiment aussi entendre l’orage ou bien le bruit de l’eau qui s’écroulent — c’est une histoire un poème chaque fois
en fait ils voudraient descendre et être dehors — ils voudraient être sur telle route là-bas loin peut-être — et attendre que les flottes s’arrêtent en pensant à quoi
alors ils s’appliquent bien tendrement — ils cherchent les pluies ils ont le nez pour ça — et puis ils les coursent ils les attendent ils les sentent
et ça leur coule tout le long du corps les flottes et ils aiment ça.
image : bitume à Angers le 7 juillet 2013.