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journal permanent | 31 mai 2013

vendredi 31 mai 2013, par sebmenard

J’ai lu récemment le Grand Plongeon de Jean-Basile Boutak sur nerval.fr — l’auteur en parle ici sur son blog et explique ceci — l’importance du plongeon justement — pour l’écriture :

Qu’est-ce que j’entends par là ? Eh bien il y a des apprentis auteurs, dont je suis, qui se soucient lorsqu’ils écrivent de la manière dont les lecteurs (et en particulier leurs proches) vont réagir à leurs mots et aux idées issues de leur imagination. Particulièrement lorsqu’il s’agit de vulgarité, de sexe et de violence. Vont-ils s’inquiéter ? Nous regarder de travers ? Assimiler le personnage à son auteur. C’est pourtant important de pouvoir s’affranchir de cette crainte, si l’on veut développer ses idées du mieux possible. Il y a de tout cela dans la vraie vie. Le Grand plongeon, c’est donc aussi le mien.

Mettre un fichier .txt par mois et bosser dessus seulement dessus.


Chez François Bon : fascination pour la série "de ce fabuleux non-guide, mais pas vraiment, de creative-writing qui aurait nom, c’est ce qui était dit" Malt Olbren — avec le café c’était Que l’écriture soit ton tigre intime (animaux) : 

Collectez-donc chacun – même pas besoin d’aller chercher sur Internet ou ouvrir les journaux – les histoires d’animaux entendues hier ou avant-hier, puis la semaine dernière et tout le mois dernier, enfin la dernière année et plus généralement avant. En élargissant les cercles, tu en trouves, des histoires. Le serpent géant qui habitait depuis longtemps un réservoir à eau sur le toit d’un bâtiment quelconque de la ville, et ce matin-là il avait glissé sur le trottoir et la rue. Le type pris à tel aéroport avec une cargaison de singes à vendre, ou de si doux koalas aux yeux si humains qu’ils ressemblent à ceux de ta grand-mère ou de ta petite soeur au choix. Ou ces batraciens carnivores lâchés dans les lacs et rivières de tel État et on ne sait plus comment faire cesser qu’ils prolifèrent. Ou les ternes abeilles tueuses et stériles arrivées d’Asie on ne sait comment et voilà que les pommiers ne sont plus pollinisés. Ou à Buffalo ce vieil homme décédé chez lui depuis des semaines et ses chers bouledogues français (NdT : en français dans le texte), qui étaient morts desséchés eux-mêmes après avoir raclé le bonhomme à l’os.

Et surtout ;

La bête est en toi. Regarde tes ongles. Regarde tes ongles assez longtemps pour que tu les voies pousser (et je ne plaisante pas). Ils sont griffes, et pareil grandit ce que tu portes en gueule pour te nourrir et te battre. La bête est en toi : tu gémis, tu te tords, tu as mal, tu ne sais pas penser. La bête est toi : tu sais tant de choses par instinct, récapitule ce que te dis ton instinct que tu n’auras jamais besoin d’apprendre, ô cette chance par rapport à vous, mes étudiants qui ont résisté à la fuite vers la salle d’à côté. La bête est toi : tu ne vivras pas si longtemps, ou bien au contraire aussi longtemps qu’une tortue ou qu’un pou (qui sait ce que vivent les poux, mais on sait qu’ils peuvent dormir quatre mois avant de se laisser tomber en grappes sur le corps chaud détecté, un mille-et-unième qui s’accrochera et suffira à reproduire l’espèce pour compenser les mille qui pourrissent maintenant au sol), mais l’animal est libéré de la pensée de sa mort, et nous pas. Il n’y a pas de littérature animale pour cela, il y a juste l’animal qu’est la littérature.

Dans le fameux exercice dit de l’observation du carrefour de soi c’est un plan pour être prêt de l’écrire — c’est un plan pour être prêt à dire l’essentiel — très exactement en se situant au carrefour de nos corps — là — vraiment là.


L’énergie de As Fâr du Trio Joubran.


Pour le titre :

Pense à un titre chaque matin avant d’écrire, et fais-en la liste : ou garde le titre et arrête d’écrire jusqu’au lendemain, puis recommence.
Pense à tous les titres qui ne conviennent pas complètement à ton histoire et fais-en la liste : est-ce que toi aussi, tu conviens à ton histoire, alors, demande-toi.
Pense à ton titre comme à une chanson que tu aimes, et fais-en la liste : puis reviens à l’instrumental.
Pense que "sans titre" pourrait aussi être ton nom d’écrivain : s’ils te répondent que ton cas est désespéré, là commence à écrire.

Bon c’est trop — beaucoup trop — je cite trop dans le journal permanent — temps de mettre en place la réserve.


Comment je tombe sur cette page du Desordre ah oui je m’en souviens : je tape arnaudmaisetti pour requête Google et je trouve une image d’Arnaud Maïsetti lisant et je me dis que j’aimerais écouter la voix d’Arnaud Maïsetti et alors je tombe sur cette page (je pense avoir déjà tout écouté mais qu’importe) avec toute une série d’auteurs et surtout leurs voix (hop — le casque).