Un groupe. Ils marchent...

Un groupe. Ils marchent. Ils vont dans les allées immenses et sous les néons. Leurs regards. Leurs ventres. Ils marchent à travers les allées immenses et blanches. Ce n’est pas le silence. Il y a dans les hauts-parleurs quelque chose des rythmes assez rapides. Frénétiques. Ils marchent. Ils poussent un truc en métal et les roues sur le carrelage froid. Ça sent les légumes et le plastique. La javel.

Au loin une fumée blanche s’élève dans le bleu. Les bêtes dans un champs sont là qui semblent immobiles. Sur la route à l’arrière-plan les bagnoles filent qui s’éteignent vers l’Ouest. Deux tracteurs des machines sont là ferrailles dans les herbes.

En réalité tu passes devant cette route tous les jours mais tu ne la vois pas tous les jours cette route — est-ce que c’est vraiment cette route — ça te remue d’un coup un tas de souvenirs et ça n’a pas de sens.

Le décor : une forêt d’arbres on dirait morts — le ciel est gris — la terre est quelque chose marron terre et jaune brun les feuilles mortes mortes — le froid — à l’ombre de la colline les herbes sont encore blanches de la première vraie gelée de l’année — une maison — une grande maison en L — une belle voiture un break aux vitres teintées un break propre et puissant — le tas de bois — jardin paysagé — une piscine couverte — dans le champ en face une vache gueule à genoux.

Nous allons tous alors contribuer à la construction d’un monde meilleur — d’un monde où l’entraide et le partage seraient la base de l’échange entre humains.