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Dans cette plaine (un récit) | 12 (eux)

samedi 22 septembre 2012, par sebmenard

troisième version

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(...) Eux — ils sont là — ils sont dans une maison comme ça — certains on les laisse aller dans le jardin — certains peuvent quand même courir un peu aller entre les palissades en bois d’un morceau de terrain dans cette plaine — ils font quoi — eux — ils regardent le monde à travers un ballon de baudruche violet la vie voilà — ils parlent à peine une langue à peine à leur âge eux — ils sont dans cette plaine oui c’est ça — ils marchent à peine et certains non — ils ne marchent pas — alors eux dans cette plaine qui sera peut-être un grenier qui sera peut-être un désert — la vie eux alors — est-ce qu’on a les mots encore pour eux pour dire comme ils vivent dans cette plaine et comme ils sont arrivés là — qui pour les avoir laissés — qui pour s’être dit qu’ils seraient mieux comme ça — dans une maison comme ça — qui pour n’avoir rien dit — qui pour garder leur silence — qui pour montrer les routes — les routes qui traversent cette plaine et filent comme une langue d’asphalte bavarde et longue langue bavarde. (...)


seconde version

Eux — ils sont là — ils sont dans une maison comme ça — certains on les laisse aller dans le jardin — certains ils peuvent quand même courir un peu aller entre les palissades en bois d’un morceau de terrain dans cette plaine — ils font quoi — eux — ils regardent le monde à travers un ballon de baudruche violet la vie voilà — ils parlent à peine une langue à peine à leur âge eux — ils sont dans cette plaine oui c’est ça — ils marchent à peine et certains non — ils marchent pas — alors eux dans cette plaine (qui sera peut-être un grenier qui sera peut-être un désert) la vie eux alors — est-ce qu’on a les mots encore pour eux pour dire comme ils vivent dans cette plaine et comme ils sont arrivés là — qui pour les avoir laissé — qui pour s’être dit qu’ils seraient mieux comme ça dans une maison comme ça — qui pour n’avoir rien dit — qui pour garder leur silence — qui pour montrer les routes — les routes qui traversent cette plaine et filent comme une langue d’asphalte bavarde et longue langue bavarde.


première version

Eux — ils font quoi — ils sont là — ils sont dans une maison comme ça — certains on les laisse aller dans le jardin — certains ils peuvent quand même courir un peu aller entre les palissades en bois d’un morceau de terrain dans cette plaine — ils font quoi — eux — ils regardent le monde à travers un ballon de baudruche violet voilà la vie — ils parlent à peine une langue à peine à leur âge — eux — ils sont dans cette plaine oui c’est ça — ils marchent à peine et certains non — ils marchent pas — alors eux dans cette plaine qui sera peut-être un grenier qui sera peut-être un désert la vie eux alors — est-ce qu’on a les mots encore pour eux pour dire comme ils vivent dans cette plaine et comme ils sont arrivés là qui pour les avoir laissé — qui pour s’être dit qu’ils seraient mieux comme ça dans une maison comme ça — qui pour n’avoir rien dit — qui pour garder leur silence — qui pour montrer les routes — les routes qui traversent cette plaine et filent comme une langue d’asphalte bavarde et longue langue bavarde.