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On était cette génération poussière | 1 (on connaissait tous un type comme ça)
jeudi 28 juin 2012, par
troisième version
On connaissait tous un type comme ça — un type qui s’était dit j’y vais — et il était parti sur les routes.
Quand le soir tombait — on attendait entre nous quelque chose on sait pas quoi — on était cette génération poussière et on n’en savait rien.
Quand le vent soufflait fort quand les pluies les neiges nous arrivaient pleines gueules — on aimait ça.
Avant l’été — c’était comme ça — on cherchait comment faire pour avaler les bornes — on cherchait sur nos cartes les routes sans nom nos vies pareilles.
On était né à la fin de l’autre siècle et on nous avait dit pour tout ça — alors devant les pompes à gasoil on regardait défiler les chiffres sans bouger — on était cette génération poussière et sur nos écrans ça s’écoulait sans fin leurs chiffres et on disait rien.
Ça nous arrivait parfois on traversait un continent — comme ça pour aller voir s’écouler les eaux de l’Europe dans la mer — et on s’asseyait dans le sable et on regardait vers l’horizon — après on avait l’odeur des flottes on sentait le vent sur nos peaux nos gueules — et on écoutait les vagues s’écraser dans le sable.
On avait tous fait des trucs comme ça — ramasser des légumes dans les boues les poussières — remplir des seaux de fruits payés au kilo pour des thunes — et ça nous arrivera encore.
On était cette génération poussière et on cherchait encore comment faire pour manger dans la jungle immense — on était cette génération poussière qui prenait les bouquins des autres pour y trouver quoi — nos mots même nos mots c’était ceux des autres — et on les écoutait sans cesse.
On était persuadé qu’il fallait marcher toujours — et certains nous parlaient avec des fusils mitrailleurs et leurs gueules alors.
Certaines nuits — on s’oubliait sauvages autour des verres et des feux de camp — alors les bêtes – les bêtes c’était qui — c’était nous peut-être.
On était prêt à tout — s’user et lever le jour après les nuits sans fin — suer nos corps pleins chaque matin — marcher encore — alors certains attendaient dingues à l’ombre des murs des vieilles villes des tours en acier et des immeubles gris béton — certains voyaient leurs frères enfermés secs secs — et quoi pour leur ouvrir les portes et qui pour leur donner les clefs (...)
seconde version
On connaissait tous un type comme ça — un type qui s’était dit j’y vais — et il était parti sur les routes.
Quand le soir tombait — on attendait entre nous quelque chose on ne sait pas quoi — on était cette génération poussière et on n’en savait rien.
Quand le vent soufflait fort quand les pluies les neiges nous arrivaient pleines gueules — on aimait ça.
Avant l’été c’était comme ça — on cherchait comment faire pour avaler les bornes — on cherchait sur nos cartes les routes perdues nos vies pareilles.
On était né à la fin de l’autre siècle et on nous avait dit pour tout ça — devant les pompes à gasoil on regardait défiler les chiffres sans bouger — on était cette génération poussière et sur nos écrans ça s’écoulait sans leurs chiffres on disait rien.
Ca nous arrivait parfois on traversait un continent comme ça — pour aller voir s’écouler les eaux de l’Europe dans la mer — et on s’asseyait dans le sable et on regardait vers l’horizon — après on avait l’odeur des flottes on sentait le vent sur nos peaux nos gueules — et on écoutait les vagues s’écraser dans le sable.
On avait tous fait ça — ramasser des légumes dans les boues la poussière — remplir des seaux de fruits payés au kilo pour avoir des thunes — ça nous arrivera encore.
On était cette génération poussière et on cherchait encore comment trouver à manger dans la jungle immense — on était cette génération poussière qui prenait les bouquins des autres pour y trouver quoi — nos mots c’était ceux des autres — on les écoutait sans cesse.
On était persuadé qu’il fallait marcher encore — et certains nous parlaient avec leurs fusils mitrailleurs et gueules.
On était cette génération poussière qui écrivait sans savoir pourquoi sinon la vie la vie encore la vie.
Certaines nuits on s’oubliait sauvages autour des verres et des feux de camp — alors les bêtes c’était qui c’était nous peut-être.
On était prêt à tout — s’user et lever le jour après les nuits — suer nos corps pleins chaque matin — marcher encore — certains attendaient dingues à l’ombre des murs des vieilles villes des tours en acier et des immeubles gris gris — certains voyaient leurs frères enfermés secs secs — et quoi pour leur ouvrir les portes et nos mondes alors (...)
première version
on était cette génération poussière
on connaissait tous un type comme ça qui s’était dit j’y vais - et il était parti sur les routes
quand le soir tombait on attendait entre nous quelque chose on sait pas quoi - on était cette génération poussière et on en savait rien
quand le vent soufflait fort quand les pluies les neiges nous arrivaient pleines gueules on aimait ça
avant l’été c’était comme ça - on cherchait comment faire pour avaler les bornes - on cherchait sur nos cartes les routes perdues nos vies pareilles
on était né à la fin de l’autre siècle et on nous avait dit pour tout ça - devant les pompes à gasoil on regardait défiler les chiffres sans bouger - on était cette génération poussière et sur nos écrans ça s’écoulait sans cesse leurs chiffres on disait rien
ça nous arrivait parfois on traversait un continent pour aller voir s’écouler les eaux de l’Europe dans la mer - et on s’asseyait dans le sable et on regardait comme ça vers l’horizon - après on avait l’odeur des flottes on sentait le vent sur nos peaux nos gueules - et on écoutait les vagues s’écraser dans le sable
on avait tous fait ça - ramasser des légumes dans les boues la poussière - remplir des seaux de fruits payés au kilo pour avoir des thunes - ça nous arrivera encore
on était cette génération poussière et on cherchait encore comment trouver à manger dans la jungle immense
on était cette génération poussière qui prenait les bouquins des autres pour y trouver quoi
nos mots c’était ceux des autres - on les écoutait sans cesse
on était persuadé qu’il fallait marcher encore - et certains nous parlaient avec leurs fusils mitrailleurs et gueules
on était cette génération poussière qui écrivait sans savoir pourquoi sinon la vie la vie
certaines nuits on s’oubliait sauvages autour des verres et des feux de camp - alors les bêtes c’était nous peut-être
on était prêt à tout - s’user et lever le jour après les nuits - suer nos corps pleins chaque matin - marcher encore
certains attendaient dingues à l’ombre des murs des vieilles villes des tours en acier et des immeubles gris gris
certains voyaient leurs frères enfermés secs secs - et quoi pour leur ouvrir les portes et nos mondes alors (...)